Le Livret A et le Livret de développement durable constituent le placement préféré des Français. Pourtant, il fait théoriquement perdre de l’argent.
Vers une baisse à 0,50 % de rémunération
Avec plus de 16 milliards d’euros déposés depuis le début de l’année (+37 % par rapport à l’année dernière), le Livret A affiche une collecte nette qui prouve sa popularité auprès des ménages français.
Pourtant, son taux de rémunération gelé à son plus bas historique de 0,75 % jusqu’au 31 janvier 2020 fait de lui un mauvais placement à première vue, en raison de l’inflation qui augmente d’environ 1 % tous les ans. En l’espèce, il s’agit avant tout d’une épargne de précaution, sans risque, et défiscalisé sur lequel placer ses économies. Or, avec un encours total de plus de 400 milliards d’euros, le gouvernement envisage pour février prochain, une nouvelle méthode de calcul des intérêts créditeurs afin de réduire le taux de rémunération à son plancher minimum, c’est-à-dire 0,50 %. Ainsi, les dépôts pourraient être réduits de moitié et se tourner vers des produits d’épargne plus rentables. L’État souhaite en effet que l’épargne des ménages finance l’investissement des entreprises, alors que le Livret A finance en majorité le logement social.
Pourquoi un encours aussi élevé ?
Les Français préfèrent épargner et sont plutôt prudents quant à la gestion de leur budget. Généralement, ils ponctionnent de l’argent dans leur épargne au moment de la rentrée scolaire et lors des fêtes de fin d’année.
Avec 80 % de la population possédant un Livret A, soit 55 millions de Français, il est donc compréhensible que l’encours atteigne un tel niveau. Par ailleurs, selon l’INSEE, le pouvoir d’achat a eu tendance à progresser pour les ménages depuis le début de l’année. Grâce notamment à une inflation plutôt basse et des mesures mises en place par le gouvernement à la suite de la crise sociale qui a secoué le pays, les Français ont pu placer leurs liquidités supplémentaires. Par ailleurs, avec le contexte économique actuel, marqué par les taux bas, les ménages préfèrent gonfler leurs épargnes et emprunter à moindre coût (notamment pour l’immobilier).